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charles et éva

firaient à calmer les premiers besoins de la faim.

Quand M. de Mantet eut fait connaître ces résolutions aux alliés, il y eut bien quelques murmures de la part de ceux qui devaient rester en arrière. Mais l’observation leur ayant été faite que s’ils faisaient tous route ensemble, les blessés retarderaient la marche des autres et qu’on mettrait un temps considérable à atteindre Montréal ; tandis que si les hommes les plus forts devançaient les autres, ils arriveraient à la ville en moins de temps et enverraient des gens avec des provisions au-devant des retardataires, chacun finit par se conformer à la volonté de M. de Mantet et, celui-ci profitant des bonnes dispositions de tous, ordonna à ceux qui devaient le suivre d’avoir à se préparer à partir dans une heure.

Lorsque le moment de la séparation fut arrivé, on échangea de chaleureuses poignées de main des deux côtés. Plusieurs de ceux qui restaient pressentaient que c’était pour la dernière fois qu’ils pressaient la main des amis qui les laissaient ; et, ils les suivirent du regard jusqu’à ce que le der-