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le lendemain du combat

insignes font reconnaître pour chef, est couché sur quelques fourrures. La neige qui est couverte de sang à ses côtés, ses mains qui tour à tour pressent convulsivement sa poitrine, et les plaintes que la douleur arrache de temps à autre à cette nature de bronze, montrent de suite que cet homme est blessé.

Assise à côté de lui, est une jeune fille qui prodigue les soins les plus touchants au pauvre blessé.

Les yeux de cette femme, aussi jeune que belle, ont une vague expression de peur, de répulsion que contredit pourtant l’attention toute chrétienne qu’elle a pour ce malheureux. Il est presque inutile de dire, que cet infortuné est l’Aigle-Noir, et que sa garde-malade est Éva.

La pauvre enfant avait dû faire appel à toute son énergie pour vaincre la répugnance que lui inspira le chef Huron. Mais voyant qu’il était blessé à mort, et n’avait que peu d’heures à vivre, elle s’était sentie émue de compassion, et avait passé une partie de la nuit avec lui, assistée de quelques Hurons et Canadiens.

Jusqu’au moment où nous amenons le lec-