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charles et éva

semblables pouvant lui venir en aide, c’est plus que la rage, c’est le désespoir, c’est la furie de ne pouvoir atteindre des aliments qu’il voit non loin de lui ; c’est le supplice de Tantale, un avant-goût des fureurs infernales !

Après cette digression (qui peut certes avoir son utilité) reprenons notre récit.

Lorsque chacun fut debout dans le camp des alliés, on procéda au repas du matin qui était on ne peut plus frugal. Cependant chaque soldat mangeait sa faible ration sans murmure ; car il savait et voyait que les officiers eux-mêmes n’avaient rien de plus que lui à mettre sous la dent.

Lorsque tous eurent consommé leur maigre pitance, M. de Mantet fit rassembler les officiers, afin de prendre conseil sur les mesures à prendre pour le salut de tous.

Comme les questions qui s’y agitent, et les discussions qu’elles soulèvent pourraient ennuyer le lecteur, nous lui en ferons bientôt connaître le résultat, en le priant de vouloir bien nous suivre pour le moment à un autre endroit du camp.

Sous une espèce de hutte construite à la hâte avec des branches, un Huron, que ses