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la lutte

En effet, plus de cinquante Agniers étaient morts ou mourants dans le camp. On fit une quinzaine de prisonniers que les Hurons massacrèrent immédiatement.

Mais dix Canadiens avaient succombé, plus encore étaient blessés, et, parmi ces derniers, plusieurs officiers. Les Hurons comptaient quinze hommes hors de combat ; leur chef, l’Aigle-Noir, était blessé mortellement. Enfin, outre Thomas Fournier, un Canadien manquait à l’appel : on ne savait ce qu’il était devenu.

Ce ne fut qu’une heure après le combat que Charles s’aperçut de la disparition de son fidèle serviteur. Comme le jour commençait à poindre, il alla trouver M. de Mantet et le pria de lui donner quelques hommes pour aller faire une battue dans les environs ; ce qui lui fut immédiatement accordé.

Il revint au bout d’une heure, triste et découragé. La neige qui avait continué à tomber couvrait les pistes qu’auraient pu laisser les fuyards.

— Pauvre Thomas, murmura Charles, tandis qu’une larme amère glissait sur sa joue encore noircie de la poudre du com-