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le loup-cervier a l’œuvre

perdu l’un de ses plus braves guerriers ! Le Renard-Subtil est descendu dans les plaines fertiles du Grand-Esprit où il chasse avec ses pères. Les visages pâles du Canada en abrégeant ses jours ont privé notre nation de l’un de ses meilleurs combattants.

« Celui qui vous parle en ce moment a été blessé par la balle d’un de ces chiens de faces pâles, et, si le Grand-Esprit ne l’avait conservé pour venger son frère, il serait aussi descendu dans les plaines éternelles.

« Eh ! bien, guerriers, laisserez-vous ces chiens peureux décimer impunément notre nation ? Ne sommes-nous pas les maîtres de ces territoires que nous ont légués nos ancêtres ? Laisserons-nous ces barbares étrangers s’en emparer et en massacrer les possesseurs légitimes ? Que diront nos pères, lorsque nous descendrons dans les plaines sans fin, si nous ne pouvons conserver les terres qu’ils ont toujours si vaillamment défendues ? — Vous n’êtes point nos descendants, s’écriront-ils, car vous êtes des lâches ! Mais non, vaillants guerriers, nous n’avons point dégénéré ; nous sommes les véritables fils de ces indomptables Agniers