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était attaché : le beau service en porcelaine décorée, destiné à une table enfantine, qui lui avait été envoyé par la bonne Altesse ; puis toutes les poupées, les belles dames, traînant majestueusement leurs robes à queue, sans compter les bébés, capables de pousser un cri strident quand on les pressait, mais ayant sur les vrais bébés cette supériorité de ne point crier quand on ne les y invitait pas ; chacun de ces personnages, que les enfants ne peuvent se résoudre à considérer comme étant réellement vivants, ni véritablement inertes, lui avait été envoyé pour Noël, ou pour les jours anniversaires, dans de longues caisses portant cette adresse tracée par la tante Claudine : « À ma petite Élisabeth de Gérold… » Papa avait toujours lu cette adresse à sa fillette.

Maintenant Élisabeth restait immobile au milieu de ses richesses, tenant tendrement dans ses bras l’un des bébés, — le plus chétif de tous, — et fixant ses grands yeux bleus, qui exprimaient l’inquiétude et l’effroi, sur cette porte par laquelle avaient passé de vilains hommes inconnus, emportant les derniers tableaux et la belle horloge qui faisait toujours tic tac.