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des arbustes venaient heurter à cette fenêtre, qui, sourde à leur appel, restait hermétiquement close afin de ne point livrer passage aux échos de la vente, faite par autorité de justice.

M. de Gérold écrivait sur la table en bois de sapin dont on lui avait concédé l’usage avec magnanimité. Il lui importait peu, évidemment, que son manuscrit reposât sur une table jusqu’ici reléguée à l’office ; son esprit, momentanément enlevé au inonde extérieur et visible, était plongé dans une profonde méditation, tandis que sa main traçait sur le papier des caractères délicats ; il ne semblait revenir à la réalité des choses qu’au moment où les branches des arbustes frappaient les carreaux, comme l’aurait pu faire une main amie^ et à ce moment un sourire joyeux venait éclairer ses traits.

Il n’était point seul dans cette chambre ; il y avait dans l’embrasure de la fenêtre une petite fille dont la tête était couverte d’une épaisse chevelure blonde. Elle aussi s’absorbait du monde extérieur dans la contemplation de tout ce qu’elle préférait ; elle avait accumulé autour d’elle tous les objets auxquels son cœur