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chant à la robe de Béate et la tirant violemment.

— Voyez-vous cela !… Voyez ce poussin, déjà imbu des lois de l’étiquette de cour ! Elle trouve sans doute qu’il est inconvenant, de ma part, d’oser sauver sa poupée, à laquelle je n’ai jamais été présentée ! Ah ! ah ! ah ! fit Béate en riant… Mais elle reprit aussitôt son ton bourru en s’apercevant que Claudine mettait la main sur la bouche de l’enfant pour la faire taire… Et pourquoi voulez-vous l’empêcher de dire ce qu’elle pense, et ce qui est la vérité ? Certainement mes mains sont grandes ; des compliments ne les affineraient pas, et leur maladresse en tout ce qui concerne les opérations délicates est de la dernière évidence… La petite en est frappée, comme l’ont été toutes nos camarades de pension… Tu ne l’as pas oublié, Claudine ? Je n’inspire décidément pas de confiance à qui que ce soit ; et il semblerait que la nature m’a condamnée à la maladresse matérielle comme à la maladresse morale ; je crois d’ailleurs que l’une et l’autre sont inséparables.

Et, s’inclinant gauchement, elle se dirigea