Page:Marlitt - La Maison des hiboux - vol 1.djvu/23

Cette page n’a pas encore été corrigée

— En souvenir de ma grand’mère, je sais reconnaissante à ton frère d’avoir voulu faire cette acquisition, Béate ; elle tenait beaucoup à cette argenterie de famille, dit Claudine.

— Hé ! sans doute, fit la dame en haussant les épaules… Mon frère ne pouvait guère agir autrement ; nous possédions déjà la moitié de cet héritage, et ne pouvions consentir à voir des objets marqués d’armoiries qui sont les nôtres passer en des mains étrangères. Mais ne t’appartenait-il pas, Claudine, précisément en mémoire de ta grand’mère, de te porter acquéreur de cette argenterie ? Si je ne me trompe, elle t’a légué une somme de quelques milliers de thalers, qui aurait pu être employée à cet usage.

— Oui, elle m’a donné par testament un peu d’argent ; mais ma chère grand’mère, qui était l’incarnation de la sagesse, eût été la première à me blâmer si j’avais employé cette somme à remplir un buffet avec de l’argenterie, tandis que l’armoire au pain resterait vide.

— Du pain ! Toi, Claudine, toi… l’orgueilleuse dame d’honneur, accoutumée à toutes