Page:Marlitt - La Maison des hiboux - vol 1.djvu/18

Cette page n’a pas encore été corrigée

encore un motif qui me fait désirer la solitude. Prends-moi telle que je viens à toi, le cœur tout rempli de tendresse fraternelle… Veux-tu ?

Il l’attira vers lui en silence et baisa son front.

Elle respira profondément.

— Sans doute, reprit-elle en souriant, nos ressources seront modiques. Mais il n’est pas question de misère. Son Altesse n’a pas consenti à ce que je renonce aux appointements qu’elle m’avait attribués, et l’héritage de notre grand’mère jette chaque année une jolie petite somme dans mon escarcelle. Nous n’avons donc pas la perspective de mourir de faim ensemble, et je ne souffrirai pas que tu travailles comme un manœuvre. C’est dans le repos d’un esprit assuré du lendemain, et uniquement pour ta satisfaction, que tu procéderas à l’achèvement de ton bel ouvrage… Et maintenant il faut faire tes derniers préparatifs et nous mettre en route.

Son regard, en interrogeant la pièce absolument vide, s’arrêta sur une petite malle.

— Oui, dit Jean qui avait suivi ce regard, c’est tout ce qui m’appartient, tout ce que j’ai