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HISTOIRE GÉNÉRALE

cruter ses armées et qui, plus audacieux, plus brave que politique et prudent, annonçait hautement ses projets de rentrer en campagne.

An 1789. De l’hég. 1203.Hyder-Ali avait pris sur les Hollandais la ville de Cranganor, mais un peu avant sa fin ceux-ci s’en étaient de nouveau emparés : ce fut par le siège de Cranganor que Tippou commença les hostilités. Moins guerriers que marchands, les Hollandais vendirent leurs droits au radjah de Travancore, allié des Anglais ; ceux-ci répondirent à l’appel que leur fit le radjah. Deux armées, sous les ordres de Cornwallis et d’Abercrombie, d’abord contrariées dans leurs opérations par les pluies et les poussant ensuite avec vigueur, entrèrent dans le Mysore et prirent plusieurs places ; de son côté Tippou s’empara de la ville de Combétore. Mais la prise du château de Savandrog, entre Séringapatam et Bengalore, jeta le découragement dans l’armée royale. Les soldats, qui regardaient Savandrog comme imprenable, virent dans cette perte le présage des revers qui les attendaient.

De nouveaux dangers vinrent rendre plus embarrassante la position de Tippou ; les Anglais, dans l’intention non-seulement de le vaincre mais encore de l’accabler, avaient employé plusieurs mois à négocier avec les Mahrattes et le soubah du Dékhan ; ils avaient eu peu de peine