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DE L’INDE.

faite totale sous les remparts d’Agra qu’il assiégeait, s’estima heureux dans ce moment de crise de trouver un appui contre les Mahrattes dont il redoutait la vengeance.

An 1788. De l’hég. 1202.Le farouche Caudir ne tarda pas à exercer sa tyrannie contre le malheureux empereur. Il commença par lui demander à plusieurs reprises une somme d’argent suffisante pour payer ses troupes et celles d’Ismaël-Beg. Les refus qu’il essuya excitèrent au plus haut point ses ressentimens, et après avoir fait part à Ismaël de ses desseins ultérieurs afin d’obtenir la coopération de ce chef qu’il craignait, le 26 juillet dans la matinée, suivis d’une bande de scélérats armés, ces deux misérables entrèrent dans la salle d’audience, s’assirent insolemment près du trône, firent renouveler leur demande par le nazir, et n’obtenant pour réponse que l’allégation d’impossibilité absolue d’y satisfaire, ils firent descendre Schah-Alloûm de son trône, y placèrent immédiatement un fils de l’empereur Ahmed-Schah, nommé Bédar-Boukt, qu’ils avaient amené, et jetèrent dans une prison l’empereur avec tous les membres de sa famille, sans distinction de sexe ni d’âge. Alors, pour obtenir ces trésors objet de tant de vœux, cause de tant de crimes, commencèrent les recherches inquisitoriales, les vexations de tout genre, les menaces, les mauvais traitemens, les