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HISTOIRE GÉNÉRALE

An 1787. De l’hég. 1201.Avant de rien entreprendre, Caudir avait pris d’avance les précautions qui pouvaient garantir le succès et le rendre durable ; et lorsqu’il parut à l’improviste sous les murs de Délhy, au lieu d’éprouver de la résistance comme il aurait pu s’y attendre puisque la garnison mahratte y était encore, il trouva les portes ouvertes par les soins du nazir ou surintendant du palais, son complice. Les Mahrattes, trop faibles pour repousser les Rohillas, abandonnèrent leur poste et la ville, Caudir s’en mit incontinent en possession, et se fit conférer par l’empereur le titre et les fonctions d’émir des omrahs ou boukschi de l’empire, ce qui mettait à sa disposition les troupes mogolcs. Caudir avait plus d’avarice encore que d’ambition ; il désirait les richesses plus que la gloire et la renommée ; on peut même dire qu’il n’aimait le pouvoir qu’afin de satisfaire sans obstacle sa cupidité, et qu’il n’avait aspiré à la possession de Délhy que pour s’y charger de ses dernières dépouilles. Toutefois, avant de se livrer aux spoliations qu’il avait méditées, il voulut se prémunir contre l’inconstance de la fortune en chassant les Mahrattes des forts qu’ils occupaient dans la province, et en s’unissant avec Ismaël-Beg qui avait eu les mêmes intentions que lui et s’était encore une fois laissé prévenir. Il réussit dans ce double dessein, et Ismaël qui venait d’essuyer une dé-