Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
DE L’INDE.

porta le fer et la flamme, força Bednore à se rendre, et violant sans pudeur la capitulation qu’il avait accordée, détruisit de fond en comble la capitale du Mysore. Tippou s’avançait à grandes journées, et les Anglais songèrent à se retirer ; mais la division s’étant mise parmi eux au sujet du partage du butin, ils donnèrent à Tippou le temps d’arriver, et Tippou les surprit au milieu de leurs ignobles débats. Quinze cents Anglais restèrent sur le champ de bataille ; le reste se sauva dans Bednore où il n’y avait plus ni vivres ni provisions. Les Anglais demandèrent à capituler. Mais que devaient-ils attendre de leur vainqueur, quand il aurait vu de ses propres yeux les ruines accusatrices de sa capitale, toutes fumantes encore du sang des habitans ? Mathews et vingt de ses principaux officiers furent empoisonnés au moyen d’un breuvage qu’on leur versa dans la gorge ; le reste de la garnison tomba dans l’esclavage.

An 1783. De l’hég. 1197.La guerre continua de se faire avec acharnement, soit dans le Carnatic soit sur les frontières Mysore. La nouvelle de la paix conclue entre la France et l’Angleterre, sauva les Anglais enfermés dans Mangalor. Tippou avait juré de les exterminer, mais cette paix le priva de sa principale force en lui enlevant son allié. M. de Bussy fut obligé d’abandonner le siège, le bailli de