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DE L’INDE.

il voulut tenter encore le sort des armes. Vaincu de nouveau, il repassa la Djumna, et s’enfuit à Féroukhabad dont le gouverneur, Ahmed-Khan Bounghiz, lui conseilla de traiter avec les Anglais. La dure nécessité le contraignit à suivre cet avis, et malgré les souffrances de son orgueil humilié il fit parvenir aux Anglais l’offre de se soumettre.

An 1765. De l’hég. 1178.Il fut mieux reçu qu’il ne s’y attendait, et il ne tarda pas à conclure un traité tant pour lui même en sa qualité de Soubali d’Oude, que pour l’empereur comme son vizir ; traité dont les conditions très-douces, suivant l’expression d’un historien anglais, furent les suivantes : « qu’il paierait pour les frais de la guerre cinquante lacks de roupies (douze millions) ; que la province d’Allahabad serait assignée à l’empereur pour en jouir à titre de souveraineté, et que la ville même lui servirait de résidence ; qu’un corps de troupes anglaises formerait la garde de l’empereur ; qu’il y aurait à l’avenir alliance réciproque entre le soubah et les Anglais ; que ce traité serait soumis ultérieurement à la sanction de lord Clive. » Celui-ci qu’on attendait d’un instant à l’autre était parti d’Angleterre avec des pouvoirs illimités. À ces conditions, Soujâh-Dowlah fut réintégré dans ses domaines, et lord Clive, considérant que la soubahbie d’Oude serait pour le Ben-