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DE L’INDE.

mais trop peu puissant, se rend chez le soubah d’Oude qui l’accueille très-bien et s’excuse de le servir, passe enfin dans l’Allahabad dont Mahommed Kouli-Kan est le gouverneur. Celui-ci proteste de son dévouement absolu ; c’est qu’il espère qu’en joignant sa fortune à celle du prince, il parviendra aux honneurs et aux emplois si le prince obtient la victoire. Leurs premiers pas se dirigent vers le Bahar et le Bengale. Le prince fait un appel à tous les radjahs, à tous les omrahs des lieux qu’il traverse. Bientôt une armée se forme autour de lui ; il compte sous ses drapeaux jusqu’à soixante mille hommes. Avec ces forces il pourra conquérir le Bengale. Mais le colonel Clive est à Mourschedabad ; c’est lui qui va défendre un pays que déjà il regarde comme une propriété de la compagnie. Ali-Gohar obtient bien quelques succès dans le Bahar, mais dans le Bengale il est toujours malheureux. Ce fut dans ces circonstances qu’il apprit la mort funeste de son père ; il se fit proclamer sur-le-champ empereur à Patna. Muni de ce titre, il essaya d’attirer les Anglais à son alliance, mais il échoua dans ce projet ; les Anglais voulurent rester dans les intérêts qu’ils avaient déjà épousés. Alors il fit une tentative nouvelle sur le soubah d’Oude, qui cette fois se montra mieux disposé ; mais il refusa de se