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DE L’INDE.

par les femmes de toutes les classes. Il eti y a sept sortes différentes, depuis vingt-trois jusqu’à quarante-huit conjons ; chaque pièce n’a que dix mouchoirs sur une dimension de deux tiers d’aune en carré. La couleur rouge qu’on y emploie est moins belle que celle des mouchoirs de Mazoulipatam, mais ils compensent ce défaut par la vivacité de toutes les autres couleurs dont ils sont chargés, particulièrement le jaune, le vert, le bleu et le puce.

On a cherché en plusieurs lieux de la côte, à Trinkbar, à Karical, à Négapatnam, etc., à imiter les paliacates ; mais l’imitation est trop imparfaite pour que des yeux tant soit peu exercés puissent y être trompés. Au reste les paliacates eux-mêmes sont moins beaux aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a cinquante ans, ce qu’on attribue aux vexations que les Hindous éprouvent de la part des Anglais, leurs maîtres superbes.

Le prix des mouchoirs des six premières sortes (de vingt-trois à quarante conjons) s’élève proportionnellement de 30 pagodes la courge à soixante dix-neuf ou quatre-vingt pagodes (de 250 à 680 francs) ; quant à ceux de la septième sorte, ils sont infiniment plus chers ; ils reviennent à deux cents pagodes la courge (1680 fr.) ; ils sont d’une telle finesse qu’on ne peut guère s’en servir que pour parade ; aussi les fabricans