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DE L’INDE.

l’accompagnait, lui conseilla de se faire connaître ; Tippou lui imposa silence. Cawn voulut alors qu’il descendît de cheval afin d’être moins exposé, mais dans l’effort qu’il fit pour le dégager de la selle, ils tombèrent tous deux parmi les morts et les blessés. Le feu des Anglais ayant cessé, un grenadier s’approcha de Tippou qu’il ne connaissait point pour lui arracher une ceinture d’or qu’il portait. Tippou respirait encore ; sa fureur lui prêta des forces ; il saisit un sabre qui se trouvait près de lui et en frappa le grenadier. Un autre soldat s’étant présenté, Tippou le mit pareillement hors de combat ; mais au même instant une balle frappa le prince à la tempe.

Le major-général Baird, qui commandait les troupes de l’assaut, arriva sur le soir au palais, et il demanda aux deux plus jeunes fils du sultan où était leur père. Comme ils répondirent qu’ils ne l’avaient point vu, on prit des informations. Un soldat musulman assura qu’il avait été blessé sur le pont ; la nuit approchait, des flambeaux furent allumés, et Baird se rendit sur les lieux avec plusieurs officiers. On ne parvint à retrouver le corps du prince qu’après beaucoup de recherches. On le plaça dans un palanquin et on le transporta dans la cour du palais, où il resta jusqu’au lendemain ; on lui rendit les derniers honneurs avec beaucoup de pompe.