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pu faire ? Ils avaient, il est vrai, cent quarante-cinq pièces de canon, mais ils n’étaient pas cent quarante-cinq soldats, et près de trois mille hommes les attaquaient. À peine l’île fut-elle soumise qu’un gouverneur anglais y fut installé. Le premier acte de ce gouverneur fut d’envoyer une proclamation à l’Île-de-France, pour vanter aux liabitans le bonheur d’être Anglais en cessant d’appartenir à la France ; et ces coupables liabitans n’étaient que trop portés au changement ou du moins à l’insouciance et à l’inaction. En vain le général Decaen essaya-t-il de ranimer leur courage ou leur bonne volonté : il ne les tira point de leur apathie. Cependant l’escadre française fit éprouver aux Anglais de grandes pertes ; les capitaines Duperre et Hamelin se couvrirent de gloire ; mais de toutes parts il arriva des renforts aux agresseurs ; Bombay, Ceylan, Madras fournirent des navires et des soldats ; plus de trente vaisseaux de guerre bloquèrent le Port-Louis, tandis que onze ou douze mille hommes débarquaient à la grande baie. Le général Decaen fut contraint de capituler, et par son courage il obtint du moins des conditions honorables ; mais l’Île-de-France tomba au pouvoir de l’Angleterre !

» Avec cette île, dit naïvement un historien anglais, la France a perdu, et nous espérons que c’est pour toujours, tout accès sur le continent