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cet amiral amenait des officiers et des troupes qui viendraient renforcer les Maiirattes, et pourraient aisément pénétrer dans le Bérar : c’était donc sur un double secours qu’il comptait. Il fut trompé dans une partie de son attente. Les Anglais, informés de l’apparition de Linois, gardèrent si bien les côtes et les alentours de Pondichéry qu’il fut impossible aux Français débarqués de sortir de la ville. Il arriva même que la nouvelle de la rupture du traité d’Amiens étant survenue, Pondichéry fut assiégé et pris bientôt après ; tous les Français qui venaient d’Europe furent faits prisonniers de guerre.

Scindiâh n’en persista pas moins dans ses projets ; il eut avec le radjah du Bérar une entrevue dont les résultats furent de le décider à la guerre, et non-seulement les deux princes s’y préparèrent en convoquant toutes leurs troupes, mais ils envoyèrent des émissaires à plusieurs autres chefs mahrattes pour les exciter à prendre les armes contre l’ennemi commun. Instruit de toutes ces manœuvres, M. Collins quitta la cour de Scindiâh. Le gouverneur-général ne resta pas oisif ; j’ai dit qu’il avait formé quatre armées. La première, dans le Dékhan sous les ordres du major-général Wellesley, consistait en une vingtaine de mille hommes sans compter des corps de réserve stationnés en divers lieux ; dans ce nombre