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nonçant l’expulsion de tous les officiers anglais qui servaient dans ses rangs. Cette mesure, prise par Scindiâh vers le milieu de l’année, fut considérée par le gouverneur-général comme un acte véritable d’hostilité ; et le résident anglais d’Oujein[1] le confirma par ses rapports secrets dans cette opinion, ce qui devint probablement la source de ses succès, parce que prévoyant la guerre il se prépara de borme heure à la soutenir.

  1. La ville d’Oujein, ancienne capitale du célèbre Vicramaditya, était devenue celle du Scindiâh. Mahadji y avait fait construire le fort de Behroghour ; il y fit sa résidence ordinaire. Un peu au-dessus de ce château, sur la rivière de Siséra, on remarque un édifice très-singulier. C’est un palais bâti dans un canal creusé à côté de la rivière, et comme on peut le penser d’un aspect très-sombre. Tous les appartemens se trouvent au niveau de l’eau qui baigne toute l’enceinte. Dans la saison des pluies, l’édifice entier est sous l’eau ; mais il est si solidement construit que depuis environ trois cents ans qu’on lui donne, il résiste sans recevoir le moindre dommage à ces inondations périodiques. On dit qu’un prince du Malava, Nadir-oul-Dien-Gighi qui s’empara du trône d’Oujein, avait l’habitude de prendre beaucoup de mercure, substance à laquelle les habitans de l’Inde attribuent les propriétés les plus merveilleuses ; ce qui l’avait tellement échauffé que ne pouvant supporter la température ordinaire, il avait fait construire cet édifice pour l’habiter durant la saison des chaleurs.