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fut que le signal d’une de ces révolutions si fréquentes dans les cours de l’orient. Avides d’honneurs et de richesses, touchés d’un seul intérêt, ils ne firent que déplacer leurs hommages en les transportant du régent au prince lui-même ; ils pressèrent Akber de leurs rangs adulateurs, parce que la faveur d’Akber devenait la source des grâces.

Les Mogols en général se félicitèrent du changement qui venait de s’opérer ; ils aimaient jusqu’à l’enthousiasme un prince qui, à peine sorti de l’enfance, se montrait tout couvert des lauriers des batailles, dont l’activité, le courage, les talens naissans annonçaient un règne glorieux et prospère. Baber avait fondé l’empire ; Houmaïoun avait reculé ses limites ; Akber semblait destiné à l’étendre encore et à le consolider. Ce n’était pas qu’on ne rendit justice à la sage administration de Byram, mais Byram, possesseur d’une longue expérience, n’entreprenait rien qu’il ne fût avant certain du succès ou qu’il n’eût pris du moins toutes les mesures qui pouvaient l’assurer ; aussi entreprenait-il peu. On savait au contraire que la valeur impatiente d’Akber se révoltait contre les délais ; avec elle on comptait sur la guerre, sur la guerre par tout l’Hindoustan : la guerre était devenue le patrimoine de beaucoup de Mogols.

D’ailleurs les hommes préfèrent toujours le pouvoir qui se montre avec franchise et s’exerce