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CHAPITRE II

lendemains de révolution


La liberté dans la cité. — À la caserne. — Le Conseil des délégués ouvriers et soldats. — À l’ombre des drapeaux rouges : de la gloire et du deuil. — La fête révolutionnaire. — Chez le ministre des Affaires étrangères. — Les oscillations du pendule. — Devant le palais de la Danseuse.


5/18 mars. — La crise a pris fin, — du moins dans sa phase aiguë. Plus de cris ; plus de coups de feu. On s’éveille… D’un cauchemar ou d’un rêve ?… On ne sait plus. On a vécu d’une vie si intense, tantôt épouvantée, tantôt enthousiaste !… On en est encore comme étourdi… On se tâte, on se compte : oui, oui, nous sommes tous là quoique un peu pâlis, les nerfs brisés, et hésitants. Vite un coup d’œil à la fenêtre, un tour dans la rue pour dissiper les dernières brumes du cerveau et prendre contact avec la vie nouvelle…

Nous voici dehors. Le drapeau si terni, si