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LA RÉVOLUTION RUSSE

de pillards. La terreur y règne. Le gouverneur de la ville a demandé des troupes à la Douma pour protéger le palais et les habitants.

Le tsésarévitch, — grand-duc Alexis, — est alité. Sa température est de 39°. Il a la rougeole, mais d’une espèce maligne, et son état est très grave. D’après les bruits qui courent aujourd’hui, l’impératrice aurait écrit à M. Rodzianko en lui demandant de la recueillir au Palais de Tauride avec ses enfants.

M. Rodzianko s’est adressé à tous les commandants de corps d’armée pour leur annoncer le changement de gouvernement et les prier de haranguer leurs troupes.

M. Karaoulov, membre du gouvernement provisoire, a fait publier qu’ « il est défendu à qui que ce soit d’arrêter, de perquisitionner ou de réquisitionner sans mandat ».

Nouvelle émotion : deux marins se sont présentés chez mon amie, revolver au poing, pour demander les armes. Il n’y avait dans la maison qu’un revolver qu’on leur a donné. Nous étions si troublées par cette perquisition inattendue que nous n’avons pas eu la pré-