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LA RÉVOLUTION RUSSE

trois directions à la fois. Tout le monde se couche, sauf lui, — vaguement abrité contre le mur de la caserne, — et un ouvrier qui invective les matelots en les traitant de poltrons ! Lhomme porte un bras en écharpe et de l’autre, resté libre, il accompagne ses paroles de gestes indignés !

— Il fallait absolument mettre un peu d’ordre dans ce chaos, explique M. Michel. Je me plaçai au milieu de la chaussée et, agitant largement les bras, je criai de toutes mes forces : « Prikratitié ognogne !  » (Cessez le feu).

Le commandement se propagea de distance en distance. La fusillade s’arrêta sur un point. Encouragé par le succès, je répétai la même manœuvre du côté du théâtre Marinsky. Elle obtint le même résultat. Seuls continuèrent à tirer les marins qui luttaient contre les policiers et leurs mitrailleuses. Je me joignis à eux jusqu’à ce que les policiers eussent arrêté leur tir.

6 heures. — La rue est un peu tranquille. Des gens de bonne volonté se mêlent à la