les rues de Byzance, au temps des empereurs iconoclastes ! Mais, alors, la foule irritée les brisait comme une imitation sacrilège, renouvelée du paganisme, tandis que celle-ci les transporte avec des soins touchants. Et voici encore, dans un désordre d’arrangement qui paraît le fruit d’un déménagement hâtif, les ornements liturgiques brodés d’or et d’argent : chasubles, dalmatiques, linge consacré, parures d’autel. Puis viennent les ciboires, les vases précieux, les portes sculptées et dorées d’un iconostase, les lourds chandeliers de cuivre et d’argent… Religieusement soutenu par des mains nombreuses, s’avance, allongé et la face au ciel, le corps d’un grand Christ en croix. Étrange et pénible impression dans cette ville hurlante, parmi ce cortège sans ordre, sous ce ciel hivernal ! Les yeux du divin crucifié regardent en haut, douloureusement. Ses bras étendus semblent s’ouvrir sous le coup d’une tragique stupéfaction…
Et, tout à coup, le ciel s’embrase : l’énorme prison de Litowsky-Zamok brûle ! Flanquée de quatre tours rondes, elle forme à elle seule un îlot, en face des casernes