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UNE SEMAINE D’OURAGAN RÉVOLUTIONNAIRE

attaquer la caserne du 2e Équipage de la Baltique, située à notre gauche, sur le canal de la Moïka…

Cette fois, nous avons le tir à droite et à gauche. En même temps que la lutte commence sur la Moïka, on continue à se battre au canal Catherine. Les policiers ont installé leurs mitrailleuses sur le toit d’un établissement de bains, en face de la caserne, et dans les clochetons d’une église voisine. La Perspective Lermontowskaïa est prise entre deux feux !

Nuit horrible. Le 2e Équipage de la Baltique résiste ; les révolutionnaires y ont amené les autos blindés. Le tir est tout proche et incessant. On tire dans la rue des coups de feu isolés.

À deux heures du matin, nous sommes encore debout, allant du petit salon où nous nous sommes réfugiés et qui donne sur la cour, aux fenêtres de la salle à manger ou du grand salon qui prennent vue sur la Perspective. La mère de mon amie, Mme de la Croix, veuve d’un consul de France en Russie, qui a déjà vu trois révolutions, prie à genoux et récite son chapelet. Bébé, — que par ten-