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LA RÉVOLUTION RUSSE

son fusil des groupes qui stationnent sur le pont Anitchkoff, tire quelques coups en l’air, puis part au galop pour ne s’arrêter que devant le théâtre. Là, il met pied à terre et court embrasser ceux qu’il menaçait tout à l’heure !…

« Quelques pas plus loin, cinq officiers me conseillent de me joindre à eux et de revenir sur mes pas, car la foule désarme et malmène tous les officiers. À nous six, nous formons un groupe assez imposant. Comme nous ne voulons ni rendre nos armes à la foule ni nous en servir contre elle, nous décidons de les confier à quelqu’un. La porte à laquelle nous frappons s’ouvre craintivement ; mais, dès les premiers mots d’explication, on nous accueille avec joie. Nous quittons nos sabres, nos revolvers… et nous repartons, désarmés.

« Je voulais absolument aller jusqu’à la Litiény où les scènes les plus terribles se déroulaient. De nouveau, au pont Anitchkoff une fusillade éclate et j’entends siffler les balles. Un homme s’affaisse à quelques pas. Je traverse le pont en courant et m’aplatis contre les maisons que je longe avec précaution… Le tir cesse tout à coup, comme il a commencé.