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UNE SEMAINE D’OURAGAN RÉVOLUTIONNAIRE

Roussky est attendu à la Douma, porteur de propositions de la part de l’Empereur. Je crains bien qu’il ne soit trop tard.


M. Michel arrive, alors que déjà je ne l’attendais plus. Les révolutionnaires assiègent le Palais d’Hiver. Il a, en passant, pris part à l’attaque.

— Je suis sorti de chez moi, dit-il, à une heure de l’après-midi. La 11e ligne de Wassiliewsky-Ostrow est calme. Les magasins ont mis leurs volets ou baissé leur rideau de fer. L’ordre est maintenu par des patrouilles du 108e régiment d’infanterie resté fidèle. Grâce à mon uniforme, on me laisse traverser les ponts.

« Sur la rive gauche de la Néva, le jardin Alexandre est fermé ; l’Amirauté est gardée par des troupes fidèles. Vers la Morskaïa, cris et coups de feu. Ils partent du fond des rues qui avoisinent la Newsky. En face du théâtre Alexandre, alerte. Les Cosaques arrivent. Aussitôt on entend le tac-tac des mitrailleuses. C’est la police qui tire des toits contre les Cosaques insurgés. Tous s’enfuient, sauf un, abominablement ivre. Il menace de