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VERS L’OFFENSIVE

Kérensky, pensée vibrante et agissante de la Russie révolutionnaire ; Broussilov, glorieux initiateur de l’offensive de 1916 ; Kornilov, aussi vaillant général que grand patriote, n’ont pu, en dépit de leurs énergiques efforts, rendre une âme à cette armée émasculée par l’œuvre démoralisatrice des utopistes et des démagogues ! Pourtant, à tout prix, il faut soutenir la démocratie russe. Il faut la sauver de ses ennemis — et d’elle-même !

Il ne faut pas laisser l’Allemagne poursuivre par les plus perfides moyens son œuvre de dissolution et de mort dans ce pays jeune, et qui veut vivre. Passées les heures des folles et dangereuses exagérations, la Russie se retrouvera avec sa nature généreuse et grande, mais munie d’une expérience chèrement acquise, et qu’elle saura utiliser pour le bien général de l’humanité. Que toutes les démocraties alliées s’efforcent donc de l’épauler en ses défaillances et de hâter l’heure où elle marchera librement vers l’accomplissement de ses belles destinées. Ce sera le plus grand coup porté à l’Allemagne impérialiste et la plus belle victoire matérielle