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LA RÉVOLUTION RUSSE

indifférent et il a dû être dirigé sur une clinique de psychiatrie.

Les cellules où le lieutenant Trétiakov et ses camarades ont vécu plus de trois mois sont des pièces basses, sans meubles. Les prisonniers y étaient entassés sans aucune considération d’hygiène. Les lits consistent en un treillis de fer posé sur pieds, sans matelas ni planche. Les souris, et parfois la vermine y pullulent : l’air y est fétide.

Plus à plaindre encore sont les occupants des casemates. Ces cellules, sans fenêtres, ne recevant de jour que par une petite ouverture pratiquée au-dessus de la porte sont de vraies cages de pierre. Vingt-trois prisonniers, parmi lesquels l’amiral Kourache, y sont incarcérés isolément. L’un d’eux, un capitaine d’origine suédoise, avait été reconnu innocent par une première Commission d’enquête et libéré. Il fallut l’arrêter de nouveau sous les menaces de la foule…

Le général Reïne et un jeune officier furent arrachés de leur cellule pendant les premiers jours de leur détention et fusillés dans la cour sans jugement. Le 28 avril, une foule de soldats et de marins s’introduisit dans la prison