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UNE SEMAINE D’OURAGAN RÉVOLUTIONNAIRE

même journée ! — Quelques jours se sont à peine écoulés et déjà les résultats de cette œuvre bénéfique se font sentir. Les nouvelles du front arrivent meilleures.

« Je suis dans la tranchée, nous écrit un officier du front ; eux sont à quatre-vingts pas. Dans la journée on est assez tranquille ; mais, le plus souvent, ils nous envoient de « petits cadeaux » avec des crapaudines et les lance-mines. Chaque jour mon abri est régulièrement détruit. La nuit est plus calme. En attendant nous retroussons nos manches ! (nous nous préparons à l’offensive.) Je ne vous ai pas dit que je fais partie d’un détachement de « frappeurs » qui, vous le savez sans doute, correspond à la phalange de Mackensen. Nous n’y sommes que deux de notre régiment. Nous avons vu les fraternisations ; mais peu de notre côté. Actuellement, c’est fini, Dieu merci !… Nous avons reçu enfin des renforts. Il était temps, c’était un vrai cauchemar. J’espère que vous ne tarderez pas à entendre parler de nous !… »

Kérensky a reçu cette lettre, vibrante qui montre mieux que toutes les paroles la valeur de son effort :