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LA RÉVOLUTION RUSSE

plus connus de Pétrograd et que je suis allée voir à sa caserne, les bâtiments étaient bien tenus, les cours balayées avec soin. Aujourd’hui, nous vivons dans une saleté et un désordre révoltants. Si quelque chose « clochait », je n’avais qu’à dire : « L’homme de service ! » Immédiatement, un homme se présentait, prêt à exécuter l’ordre donné. Maintenant, j’ai beau appeler, personne ne bouge ; c’est à peine si l’un des soldats présents se lève et s’avance d’un air de mauvaise humeur en me voyant prendre moi-même un balai et me mettre à nettoyer la cour… »

Soit que leur impuissance à se faire obéir les ait conduits au découragement, soit qu’ils glissent aussi et peu à peu à une coupable indifférence, les officiers font souvent preuve d’un fâcheux relâchement dans l’accomplissement de leur devoir.

    rieurs. Eux seuls ont droit de donner des ordres concernant la préparation et l’action de combat, les travaux spéciaux, etc…

    Le droit de contrôle, le régime intérieur de punitions pour les cas strictement prévus par les ordres ministériels, appartient aux Comités et tribunaux choisis par les organisations militaires. »

    Notons en passant que c’est ce droit de contrôle (des ordres donnés par les officiers — même des ordres militaires) qui a fait à l’armée le plus grand mal.