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UNE SEMAINE D’OURAGAN RÉVOLUTIONNAIRE

est dans ce mot. Mais il faut d’abord, et pour en assurer l’effet, restaurer la discipline militaire, remonter le dangereux courant créé par la publication de l’Ordre n° 1 et de la Déclaration des droits du soldat[1] et développer dans l’armée le patriotisme. C’est, à quoi le

  1. Voici le texte de ce document :
    Déclaration des droits du soldat.




    11/24 mai 1917.


    ORDRE DU JOUR À l’ARMÉE ET À LA FLOTTE

    «J’ordonne de mettre en vigueur dans l’Armée et la Flotte les prescriptions suivantes en rapport avec le paragraphe 2 de la Déclaration du gouvernement provisoire (7 mars 1917).

    Art. I. — Tous les militaires profitent de tous les droits du citoyen ; mais, en même temps, chaque militaire est obligé de conformer strictement sa conduite avec les exigences du service et de la discipline militaire.

    Art. II. — Chaque militaire a le droit d’être membre de n’importe quelle organisation, société ou association politique, économique, nationale, religieuse ou professionnelle.

    Art. III. — Tout militaire, hors de son service, a le droit d’exposer ouvertement et librement, d’exprimer ou de confesser en paroles, par écrit ou par imprimé ses idées politiques, religieuses et sociales.

    Art. IV. — Tous les militaires ont le droit à la liberté de conscience. Nul ne peut être persécuté pour ses croyances religieuses : l’assistance aux offices religieux ne peut lui être imposée (quel que soit le culte), non plus que l’assistance à la prière commune.

    Art. V. — Tous les militaires, pour ce qui concerne