Une détente commence à se faire. Sous l’impression du spectre du danger, il y a partout réveil. Il semble que l’ivresse commence un peu à se dissiper. Les comités de régiments et toutes sortes de réunions de soldats adoptent des ordres du jour blâmant les fraternisations sur le front et appelant les soldats à la discipline. Les pourparlers pour la reconstitution du gouvernement sont sur le point d’aboutir. Les entrevues entre le Comité exécutif des ouvriers et soldats ont amené un accord sur la question de principe. Même l’entente s’est faite sur les noms.
M. Albert Thomas suit de très près ce qui se passe et prend part aux pourparlers. Il s’est concilié beaucoup de sympathies à Pétrograd et y jouit d’une grande autorité morale.
Le projet de conférence de Stockholm vient d’entrer dans une phase nouvelle plus apaisante. M. Tchéidzé, président du Conseil des ouvriers et soldats, a reçu une lettre de M. Mœring, un des vieux chefs du socialisme allemand. L’ancien leader déclare qu’il ne participera pas au Congrès. Il croit pouvoir faire la même déclaration au nom de l’aile gauche internationaliste des socialistes