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UNE SEMAINE D’OURAGAN RÉVOLUTIONNAIRE

Les vols sont devenus si fréquents qu’on n’éprouve plus aucun étonnement à lire des annonces dans le genre de celle-ci, cueillie dans le journal La Reitch, du 14 mai 1917 : « Je prie la personne ayant volé, le 11 mai, à la gare Nicolas, — dans un compartiment de wagons-lits, un sac de voyage contenant des choses précieuses, de renvoyer les papiers indispensables à l’adresse suivante : Hôtel de l’Europe, n° 27 ». Le cas de retour des papiers, même sans avis dans les journaux, est assez fréquent lorsque l’adresse du volé tombe sous les yeux du voleur !…

L’esprit de désordre et d’insubordination a franchi même les murs des cloîtres. Dans certains couvents de femmes, les religieuses se sont révoltées contre les règlements et ont demandé une modification profonde des statuts. Les popes, mal payés, en contact journalier avec le peuple, se sont, en général, montrés favorables à la Révolution. Il n’en va pas de même dans les monastères pourvus de riches prébendes par le gouvernement impérial. À Novgorod, par exemple, les religieuses ont excité la population contre une institutrice envoyée par les zemstvos