Page:Markovitch - La Révolution russe vue par une Française, 1918.djvu/207

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
203
UNE SEMAINE D’OURAGAN RÉVOLUTIONNAIRE

cousse et prit part à la curée. L’ensemble des vols ou des dégâts s’éleva à 7 millions et demi de roubles (15 millions de francs).

Son œuvre achevée, la troupe avinée se rendit, à la distillerie de Selesniev, située à trois verstes de Mtsensk. Une foule de 5.000 personnes composée de soldats, de bandits et de paysans s’y trouvait déjà et se préparait à en faire le siège. Voyant que tout était perdu, quelqu’un dont on n’a pas su le nom, mais qui appartenait sans doute à la distillerie, mit le feu à l’alcool. Cette mesure farouche, à la Kostopchine, sauva en partie la propriété. Soldats et paysans se jetèrent alors sur une autre distillerie des environs. Il fallut un régiment d’artillerie à cheval venu de la ville d’Orel pour limiter ces redoutables troubles agraires.

De véritables scènes de sauvagerie se sont déroulées dans les environs de Moscou. Une troupe de « houligans » ayant envahi un village pendant la nuit et voulant s’emparer d’une maison, les moujiks s’assemblèrent et il y eut un échange de coups de feu. La milice de Moscou, arrivée en hâte, poursuivit les malfaiteurs et réussit à en arrêter quatre. La foule