russe aux diplomaties alliées. La plupart reprochent à M. Milioukov la forme, qu’ils jugent timide et ambiguë, par laquelle il convie les Alliés à s’associer à la Russie dans sa politique de renonciation à toute annexion et contribution de guerre. Il est à prévoir que les partis vont en tirer occasion pour s’affirmer davantage et aussi hélas ! pour se ruer les uns contre les autres et risquer, au nom de la paix universelle, de nous faire choir dans la plus inexpiable de toutes les guerres : la guerre civile !
Déjà les colères bouillonnent ; la rue s’agite ; on y déclare le gouvernement traître à la démocratie. Hâtivement je téléphone à l’un des membres du parti travailliste : M. Vodovozov.
Le distingué publiciste revient d’un Congrès de paysans, tenu dans le gouvernement de Novgorod.
— Eh bien, dis-je en l’abordant : la situation est grave !
— C’est la faute de Milioukov. Sa note est d’un doctrinaire qui ne comprend rien à l’évolution. Elle marque un recul sur la déclaration du 27 mars, qui a posé nettement