de ce que le rideau se lève. Au moins en auront-ils eu pour leur peine !
M. Lénine est un petit homme sans majesté. Même juché sur son balcon, il n’en impose guère. Il a un visage pâle, terminé par une barbe noire, en pointe. Des boutons en brillants ornent ses manchettes. C’est un révolutionnaire élégant.
Élégante, sa femme l’est encore plus que lui. On la voit passer dans les rues de la capitale, dans un confortable automobile, — sorti peut-être du garage de la danseuse, — portant des toilettes signées, semble-t-il, de quelque grand couturier de Paris… ou de Berlin.
Des quelques paroles jetées par M. Lénine du haut de sa tribune aérienne, il ressort qu’il faut terminer la guerre au plus vite et procéder au partage des terres sans attendre l’Assemblée Constituante. On voit que ses actes sont en plein accord avec ses théories. Mme Kchétinskaïa lui ayant fait intimer l’ordre de sortir de son palais, l’illustre zimmerwaldien a répondu qu’il en sortirait. « lorsqu’on lui donnerait le palais Marie ! »… l’ancien palais du Conseil d’Empire n’étant pas, à