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LA RÉVOLUTION RUSSE

Douma avec maîtrise et éloquence, et s’est trouvé y être sans cesse l’un des principaux leaders. Après la prorogation de la Chambre, en juillet 1915, il commença l’organisation du Bloc, coalition de tous les libéraux à quelque parti qu’ils appartinssent, et qui fit la force de la quatrième Douma. Son discours, a l’ouverture de l’avant-dernière session 1er /14 novembre 1916, fit en Russie et à l’étranger une très grande impression.

C’est un homme intègre, modéré, mais profondément libéral, et très au courant des nécessités vitales de son pays.

Dans le vaste salon ministériel, je retrouve le même accueil aimable et simple que M. Milioukov me faisait en 1915, lors de mon arrivée en Russie, dans son cabinet de travail de la rue Bassenaïa. Seulement, alors, un sourire de tristesse errait sur sa bouche ; maintenant ce sourire est d’espérance…

Après avoir fait allusion, pour les réfuter, aux craintes de paix séparée qui ont percé dans le public en ces derniers temps, le ministre déclare :

« La guerre que nous menons et à laquelle l’Allemagne nous a contraints est une guerre