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LA RÉVOLUTION RUSSE

les prisonniers de droit commun, libérés par l’incendie des prisons. Dés le 27 février, l’inscription des jeunes volontaires était reçue à la Douma de la Ville ; le 1er mars, le Comité provisoire exécutif de la Douma confiait à M. Krijanowska la mission d’organiser la milice de Pétrograd. Elle s’installa au petit bonheur, dans quelques ovitchastoks qui avaient échappé à l’incendie ou dans des locaux provisoires.

Les nouveaux enrôlés, dont quelques-uns, dans les débuts, avaient à peine seize ans, organisèrent des patrouilles, se mirent de faction à l’angle des rues, tandis que d’autres se tenaient en permanence au commissariat. prêts à accourir au premier appel téléphonique parti d’une des maisons de leur quartier. C’est qu’on n’était guère rassuré dans les demeures particulières !… Des bandits, profitant du trouble, y pénétraient sous prétexte de perquisition, volant et terrorisant. La Douma avait, il est vrai, recommandé à la population d’exiger pour n’importe quelle visite domiciliaire un ordre scellé de son sceau, mais la crainte et l’affolement étaient tels que l’on cédait à la moindre pression.