ne connaissent, pas le nom de leurs officiers, qu’ils désignent ordinairement entre eux par une particularité quelconque. Les votes se font donc au hasard et engendrent toutes sortes de méprises : on voulait celui-ci, et c’est précisément cet autre qu’on a nommé… Regrets, criailleries, discussions… Mais c’est ici comme aux enchères : une fois que le marteau a frappé sur la table et que la voix du commissaire a crié : « Adjugé ! » on n’y revient plus.
Le Conseil a institué en outre des comités de soldats, pour veiller à l’ordre du régiment et réviser les punitions infligées par les officiers. Ces comités, d’abord à Pétrograd, se sont peu à peu établis sur le front. Rien que la formation des comités de compagnies a retiré de la zone active de guerre plus de 30.000 hommes qui ont passé à l’arrière du front avec les états-majors, les réserves et les auxiliaires.
Les officiers ont eu beaucoup à souffrir du fait de cette dernière institution. Chargés de toute la responsabilité et privés des droits correspondants, ils n’osent donner un ordre dans la crainte de le voir discuté ou enfreint.