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LA RÉVOLUTION RUSSE

Le même pricaz subordonnait les officiers aux soldats en les soumettant à leur élection. Voici comment la scène se passe. Le feldwebel donne le nom d’un officier qui commandait la section ou la compagnie et le met aux voix. À mains levées, les soldats acceptent ou rejettent. Cela a donné lieu à des scènes qui seraient comiques dans un autre temps et pour un autre objet. La plupart des soldats

    d’État ne doivent être exécutés que dans les cas où ils ne sont pas en contradiction avec les ordres et les décisions du Conseil des délégués, ouvriers et soldats.

    5. Toutes sortes d’armes, telles que fusils, mitrailleuses, automobiles blindés, etc., doivent être à la disposition et sous le contrôle des comités de compagnies et de bataillons et, dans aucun cas, ne doivent être remises aux officiers, même sur leurs ordres.

    Dans les rangs et les services commandés, les soldats sont obligés d’observer la plus rigoureuse discipline militaire, mais, hors du rang et du service, les soldats dans leur vie politique civile et privée ne peuvent en rien être amoindris dans l’exercice des droits dont jouissent tous les citoyens. Le « garde à vous, » le salut militaire obligatoire hors du service sont abolis.1.

    7° Également, sont supprimés les titres à l’adresse des officiers : Votre Excellence, Votre Haute Noblesse, etc., qui sont remplacés par l’appellation M. le général, M. le colonel, etc. Tout traitement grossier envers les soldats de la part de n’importe quel gradé, et en particulier le tutoiement, est interdit. En cas de transgression à cet ordre et de malentendu entre officiers et soldats, ces derniers doivent en référer au Comité des compagnies.

    Le Conseil des députés
    des ouvriers et des soldats de Pétrograd.

    1. Souligné dans le texte.