sinon que la dignité, d’homme n’avait, été ni éveillée, ni cultivée en lui ?
— C’est précisément à cette conclusion que j’en voulais venir. Toute la supériorité de la discipline française sur la nôtre est là.
Quel terrible cercle : le subordonné abruti par la peur ; l’abrutissement, du subordonné provoquant dans le chef la colère qui crée la peur ! Aucune des questions russes n’est facile à résoudre, et à toutes il faut la lente et sage collaboration du temps. Cependant ne généralisons pas outre mesure. Il est, dans tel régiment, tels officiers qui surent concilier la dignité humaine et la discipline.
— Je me revois à la caserne de notre régiment avant la guerre, me dit le capitaine V… C’est le moment de la conscription. Les jeunes conscrits vont venir. Chaque officier les attend dans sa compagnie. Ils arrivent Ce sont de beaux gars, triés sur le volet, bien musclés, intelligents. Mais ce sont des paysans, un peu troublés par tout ce que leur situation comporte de nouveau et d’inattendu. L’officier les reçoit, les inscrit, leur montre les tableaux qui rappellent les gloires du régiment auquel ils vont avoir l’honneur d’appartenir, et dont