Page:Marivaux - Théâtre, vol. II.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Phénice.

Eh ! qu’importe ? Ne vous embarrassez pas ; j’ai de la vertu ; avec cela on a de l’amour quand il faut.

Damis, en lui prenant la main, qu’il baise.

Par tout ce que vous avez de plus cher, ne me laissez point dans l’état où je suis ; je vous en conjure, ne vous y exposez pas vous-même.

Phénice, riant.

Damis, il y a aujourd’hui une fatalité sur vos tendresses ; voilà ma sœur qui vous voit baiser ma main.

Damis, en se retirant ému.

Je sors ; adieu, madame.

Phénice.

Adieu donc, Damis, jusqu’au revoir.



Scène VII

LUCILE, PHÉNICE.
Lucile, agitée.

Je venais vous parler, ma sœur.

Phénice.

Et moi, j’allais vous trouver dans le même dessein.

Lucile.

Avant tout, instruisez-moi d’une chose. Est-ce que cet homme-là vous dit qu’il vous aime ?

Phénice.

De quel homme parlez-vous ?