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pas de si près ; elle est trop curieuse pour être délicate. Le mariage rend tous les hommes si graciables ! et d’ailleurs il est si aisé de s’accommoder de votre figure…

Damis.

Ah ! quel contretemps ! je crois que voici mon père ; je me sauve ; il ne te parlera peut-être pas ; en tout cas reviens me chercher ici près.



Scène II

FRONTIN, M. ERGASTE.
M. Ergaste.

Mon fils n’était-il pas avec toi tout à l’heure ?

Frontin.

Oui, monsieur, il me quitte.

M. Ergaste.

Il me semble qu’il m’a évité.

Frontin.

Lui, monsieur ! je crois qu’il vous cherche.

M. Ergaste.

Tu me trompes.

Frontin.

Moi, monsieur ! j’ai le caractère aussi vrai que la physionomie.

M. Ergaste.

Tu ne fais pas l’éloge ni de l’un ni de l’autre : mais passons. Je sais que tu ne manques pas d’esprit, et que mon fils te dit assez volontiers ce qu’il pense.