ton maître ne lui est point indifférent ; et je perds tout, si elle me congédie.
Je ne vois donc de tous côtés pour nous que des diètes.
Voilà ce que c’est que de n’avoir pas laissé aller les choses : je crois que, sans nous, nos gens s’aimeraient. Maudite soit l’ambition de gouverner chacun notre ménage !
Ah ! mon enfant, tu as beau dire, tous les gouvernements sont lucratifs ; et le célibat où nous tenions, toi, ta maîtresse, et moi, mon maître, n’était pas mal imaginé ; le pis que j’y trouve, c’est que je t’aime et que tu n’en es pas quitte à meilleur marché que moi.
Eh ! que n’as-tu eu l’esprit de m’aimer tout d’un coup ! J’aurais fait changer d’avis à Lucile.
Voilà notre tort ; c’est de n’avoir pas prévu l’infaillible effet de nos mérites. Mais, ma mie, notre mal est-il sans remède ? Je soupçonne, comme toi, que nos gens ne se haïssent point dans le fond, et il n’y aurait qu’à les en faire convenir pour nous tirer d’affaire ; tâchons de leur rendre ce service-là.
Nous avons bien aigri les choses. N’importe, voici ton maître ; changeons adroitement de batterie, et tâchons de le gagner.