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remède à tout, et nous n’y perdrons rien, si vous voulez.

M. Ergaste.

Parlez, mon cher ami ; j’applaudis d’avance à vos intentions.

M. Orgon.

Nous avons une ressource.

M. Ergaste.

Je n’osais la proposer : mais effectivement j’en vois une, avec tout le monde.

M. Orgon.

Il n’y a qu’à changer d’objet ; substituons la cadette à l’aînée ; nous ne trouverons point d’obstacle : c’est un expédient que l’amour nous indique.

M. Ergaste.

Entre vous et moi, mon fils a paru tout d’un coup pencher de ce côté-là.

M. Orgon.

À vous parler confidemment, ma cadette ne hait pas son penchant.

M. Ergaste.

Il n’y a personne qui n’ait remarqué ce que nous disons là ; c’est un coup de sympathie visible.

M. Orgon.

Ma foi, rendons-nous-y, marions-les ensemble.

M. Ergaste.

Vous y consentez ? Le ciel en soit loué ! Voilà ce qu’on appelle une véritable union de cœurs,