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Lépine.

Donne-moi une main que je l’adore ; la première venue.

Lisette.

Tiens, prends ; la voilà.



Scène II

DORANTE, LÉPINE, LISETTE.
Dorante, voyant Lépine baiser la main de Lisette.

Courage, mes enfants ; vous ne vous haïssez pas, ce me semble ?

Lépine.

Non, monsieur. C’est une concierge que j’arrête pour votre château ; je concluais le marché, et je lui donnais des arrhes.

Dorante.

Est-il vrai, Lisette ? L’aimes-tu ? A-t-il raison de s’en vanter ? Je serais bien aise de le savoir.

Lisette.

Il n’y a donc qu’à prenre qu’ous le savez, monsieur.

Dorante.

Je t’entends.

Lisette.

Que voulez-vous ? Il m’a tant parlé de sa raison pardue, d’épousailles, et des circonstances de ma parsonne ; il a si bian agencé ça avec vote châtiau, que me velà concierge ; autant vaut.