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aux douceurs que vous me dites ? Mettez-vous à ma place.

Maître Blaise.

Boutez-vous à la mienne.

Lisette.

Eh ! quelle est-elle ? car si vous êtes de bonne foi, si effectivement vous m’aimez…

Maître Blaise, riant.

Oui, je suppose…

Lisette.

Vous jugez bien que je n’aurai pas le cœur ingrat.

Maître Blaise, riant.

Hé, hé, hé… Lorgnez-moi un peu, que je voie si ça est vrai.

Lisette.

Qu’en ferez-vous ?

Maître Blaise.

Hé, hé… Je le garderai. La gentille enfant ! Queu dommage de laisser ça dans la peine !

Lisette.

Quelle obscurité ! Voilà Mme  Argante et M. Lucidor ; il est apparemment question du mariage d’Angélique avec l’amant qui lui est venu. La mère voudra qu’elle l’épouse, et si elle obéit, comme elle y sera peut-être obligée, il ne sera plus nécessaire que vous la demandiez. Ainsi, retirez-vous, je vous prie.

Maître Blaise.

Oui ; mais je sis d’obligation aussi de revenir voir ce qui en est, pour me comporter à l’avenant.